Biographie

François Rouan, juin 2020 © Sophie Morgaine

François Rouan est né à Montpellier en 1943. Il vit et travaille dans l’Oise.
Peintre, dessinateur, il travaille la photographie depuis la fin des années 80, et depuis quelques années a réalisé une vingtaine de films, en dialogue avec ses travaux de peinture.

— 1961 —
Octobre : arrivée à Paris. Entre à l’École des Beaux-Arts.

— 1965 —
Expérimente différents types de procédures (incision, recouvrement, intrication, puis tressage) d’abord en petit format, et avec des papiers.

— 1966 —
Premiers tressages de toiles.

— 1968 —
Tressages en blanc et noir, procédant de ce que François Rouan a qualifié de tentation minimaliste.

— 1971 —
Juin : reçoit la visite de Lucien Durand, qui montre immédiatement trois tressages dans sa galerie et organise sa première exposition personnelle en septembre.
Obtient une bourse pour la Villa Médicis (Académie de France à Rome) alors dirigée par Balthus. S’y installe en septembre.

— 1972 —
Travaille sur la série des Portes. Rencontre Brigitte Courme.
Se lie d’une profonde amitié avec Balthus. Visites régulières de Jacques Lacan, qui lui achète des dessins, et de Pierre Matisse, qui devient son marchand, et l’expose dans sa galerie de New York (de 1972 à 1988).

— 1973 —
Séjours à Sienne : travaille au Palazzo Communale d’après les fresques d’Ambrogio Lorenzetti, tout particulièrement L’Allégorie du bon gouvernement et sa ronde de nymphes.

— 1975 —
Exposition Douze Portes au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris.
Commence les séries des Jardins, des Cassone, des Saisons.

— 1976 —
Dernière Porte (Collatina).
Poursuite des autres séries : Jardins (jusqu’en 1980), Saisons (jusqu’en 1982), Cassone (jusqu’en 1983).

— 1978 —
Quitte l’Italie et s’installe à Laversine, dans l’Oise.
Importante exposition au Musée Cantini, à Marseille. Jacques Lacan écrit un texte, accompagné de dessins de nœuds borroméens, pour le catalogue.

— 1979 —
Mise en chantier de deux nouvelles séries, Frontone, et Bosco.
Exposition personnelle à la Städtische Kunsthalle de Düsseldorf.

— 1982 —
Séries Selon ses faces, Innocent soir et le tableau Cassone VII, en hommage à l’aimée disparue.

— 1983 —
Exposition rétrospective au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris.

— 1984 —
Série Figures/Trembles, dessins de nus.

— 1985 —
Série Son pied/la route (poursuivie jusqu’en 1988).
La lecture d’un texte de Jean-Pierre Vernant, La mort dans les yeux (paru en 1985 chez Flammarion) qui insiste sur la figure monstrueuse de Gorgo, est l’une des sources du travail de François Rouan sur une nouvelle série, les Babas.

— 1986 —
Bustes, série de formats plus petits, non sans rapport avec certaines œuvres de Dubuffet.

— 1987 —
Premières photographies d’après modèle.

— 1988 —
Mise en route d’une réflexion sur l’empreinte avec la série des Stücke.
Prises d’empreintes d’après modèles et photographies d’après ces mêmes modèles.

— 1989 —
Réalise des esquisses de vitraux (à partir de gouaches découpées) pour les chapelles basses de la cathédrale de Nevers.
Séries Cavalcadour, Constellations et Oiseaux-Crânes.

— 1991 —
Constellations tabouées.

— 1992 —
Jardins taboués, et premières Coquilles.

— 1993 —
La visite en septembre d’une exposition Miró au MoMA (New York) lui inspire une série intitulée Mirotopos.

— 1994 —
Exposition François Rouan, Travaux sur papier 1965-1992, Paris, Centre Pompidou (Cabinet d’art graphique).
Réalisation des vitraux de l’église Saint Jean-Baptiste de Castelnau-le-Lez (Hérault).
Exposition importante à la Städtische Kunsthalle de Düsseldorf, reprise l’année suivante au Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq.

— 1995 —
Travaille à Villeneuve d’Ascq d’après L’Homme nu de Picasso, appartenant à la collection du Musée d’art moderne de la ville.

— 1996 —
Série Queequeg.

— 1997 —
Rétrospective au Sezon Museum of Art, Tokyo.

— 1998 —
Exposition Bonnefoi Pincemin Rouan à la galerie Jacques Elbaz, Paris.

— 2000 —
Plusieurs expositions personnelles : aux Sables d’Olonne (Musée de l’Abbaye Sainte Croix), à Pékin (Institut des Beaux Arts), et à la FIAC (Grand Palais, Galerie Daniel Templon).

— 2002 —
Poursuite des séries Queequeg et Onoma.

— 2003 —
Le travail sur l’empreinte photographique, qui a pris une importance croissante dans le parcours de François Rouan, fait en janvier l’objet d’une exposition (intitulée Ash Babies) à la galerie Daniel Templon.
À l’occasion d’une invitation de Philippe Dagen dans l’exposition collective De Mémoires, au Fresnoy, Studio national des arts contemporains (dirigé par Alain Fleischer), François Rouan réalise un premier film, Clamouse, à partir de travaux photographiques. Il sera projeté dans l’exposition, non loin des dessins présentés (série Roses turques).

— 2004 —
Deux séries nouvelles, sur le thème du paysage, les Mappes et les Engiadina.
Automne : intervention dans l’exposition Primatice, maître de Fontainebleau, Musée du Louvre. Des peintures à la cire, des panneaux photographiques, ainsi qu’un film intitulé Di sotto in su, sont présentés en contrepoint des œuvres de Primatice.

— 2005 —
Réalisation de plusieurs films, Le petit objet, Chiquenaude dans l’abîme et Pierre à Laversine – ce dernier projet en rapport avec le dialogue initié en 2002 avec Pierre Guyotat.
Artiste invité, pour l’année scolaire 2005-2006, au Fresnoy, Studio national des arts contemporains.

— 2006 —
Exposition rétrospective à Toulouse, Musée des Abattoirs François Rouan, Contre Image.
Réalisation de plusieurs films, Sans le savoir et Wunderblock.
Aux Gobelins, travail photographique sur l’envers des grandes Tentures du roi, en vue de la réalisation d’un plafond décoratif en vidéo.

— 2007 —
Série Culebras (dessins et peintures).
Réalisation du film L’envers du décor (sur le travail des lissiers aux Gobelins), parallèlement à la mise au point des séquences du plafond vidéo ; réalisation du film le Torrent.
Automne : présentation de 15 toiles récentes – dont les premiers Culebras – à l’Espace Tajan, Paris, sous la forme d’une Visite d’atelier.

— 2008 —
Au début de l’année, à l’occasion d’un colloque consacré à Pierre Reverdy, poète admiré depuis toujours, réalisation du film Sable mouvant.
Pendant l’été, est présentée au Musée Fabre, à Montpellier, dans le cadre de l’exposition Courbet, une installation vidéo intitulée Le catéchisme de Gustave.
Octobre : parution, aux éditions Galilée, Paris, d’une importante monographie en deux volumes (Rouan le peintre par Dominique Cordellier, et Tombeau de Francesco Primaticcio, par François Rouan).
Travail sur les nouvelles séries Membrillo et Fleurs de coing.

— 2009 —
Deuxième visite d’atelier présentée à l’Espace Tajan, avec 11 œuvres récentes accompagnées par le film Les roses de Laversine.
Exposition monographique Sempervirens à la galerie Jean Fournier (Paris) ; le film 15 × 32 est réalisé à cette occasion.
Participation à l’exposition collective Ils ont regardé Matisse, au Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis.
Clôture des séries Membrillo et Fleurs de coing.
La série qui deviendra Odalisque Flandres est commencée.

— 2010 —
L’amitié et l’admiration que se portent mutuellement François Rouan et le poète Bernard Noël, voient naître le projet d’un livre autour du poème Ce jardin d’encre / Este jardin de tinta.
François Rouan entame à cette occasion un travail photographique.
Le travail en cours est présenté en début d’année, à Laon, Maison des Arts et Loisirs ; la vidéo Ce jardin d’encre est alors présentée.
Exposition François Rouan, Du dessin au tableau, Galerie François Ditesheim (FIAC 2010) Paris, Grand Palais.

En fin d’année, la poursuite du travail Ce Jardin d’encre est présentée à Abbeville, Hôtel d’Emonville, Bibliothèque municipale ; le film L’Amitié est réalisé dans ce cadre.
Poursuite de la série Odalisque Flandres.

— 2011 —
Deuxième présentation de Ce jardin d’encre, Maison des Arts et Loisirs, à Laon. Panneaux photographiques, et présentation du livre avec Bernard Noël (publié en mai par les éditions Cadastre8zéro) ; présentation d’une version complétée du film L’Amitié.
Exposition François Rouan, La découpe comme modèle, Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis : environ 60 œuvres, papiers découpés et toiles tressées des années 1965-1970, et la série Odalisque Flandres, exposée pour la première fois ; présentation des films L’Amitié et Odalisque Flandres.
Exposition personnelle Découpe/Modèle 1965-2009, Paris, galerie Jean Fournier.
Participation à l’exposition Décor et Installations, Galerie des Gobelins, Paris. Présentation d’un tapis Savonnerie et de la grande installation vidéo (plafond).
Sous le titre Notes de regard, l’artiste publie aux éditions Galilée, un recueil de ses écrits (rédigés entre 1971 et 2010).

Au printemps, François Rouan dessine des bijoux qui sont réalisés en fils d’or et exposés à Bâle pendant la foire internationale d’art.

La mort de son ami Jean-Claude Deshons enclenche l’écriture d’un texte qui s’intitulera Trotteuses.

— 2012 —
Bernard Noël poursuit Ce jardin d’encre, qui devient Le chemin d’encre / طريقُ المدَاد. C’est sous ce titre que paraît le second livre, aux éditions Cadastre8zéro et qui fait l’objet d’une nouvelle exposition à Laon (Maison des Arts et Loisirs). Le film Bernard Noël à Laversine est réalisé et projeté à cette occasion.
Un nouveau bijou vient compléter la série réalisée en 2011 et présentée dans le film Des bijoux discrets.

La série Chambre, destinée au Château de Hautefort en Dordogne, démarre.
Le travail sur le texte Trotteuses est poursuivi.

— 2013 —
Premier volet de l’exposition François Rouan à Hautefort, en Dordogne. Cette première phase présente les tressages de la série Chambres et celui intitulé Chambre de Primaticcio accompagnée de deux prédelles photographiques, le film D’ici et de dessous, les bijoux et leur film de présentation, une installation composée de travaux photographiques, vidéos et sonores, nommée Chambre des Ombres.

L’écriture du texte Trotteuses s’accompagne du travail d’une série de tressages éponymes.

— 2014 —
Exposition à la Maison de la Culture d’Amiens. Le travail qui se poursuit avec Bernard Noël Le chemin d’encre accompagne l’exposition de la série des tressages Trotteuses, le film du même nom et une série de travaux photographiques repris à la peinture à la cire : Diaphanes. À cette occasion, le livre Trotteuses est édité.

Deuxième volet de l’exposition François Rouan à Hautefort. Réalisation d’un grand vitrail pour la chapelle du château.
Exposition de dessins intitulée Empreintes, éponges, buvards (1980-2014) à la galerie Ditesheim & Maffei Fine Art, Neuchâtel (Suisse).

— 2015 —
L’exposition « Sienne, aux origines de la Renaissance » au Musée des Beaux-Arts de Rouen se termine par une salle évoquant le thème siennois chez François Rouan. Une vingtaine de dessins et trois toiles, datant des années 1974-1976, ainsi qu’un court film, Un printemps à Sienne sont ainsi présentés, sur une invitation de Sylvain Amic.
Troisième et dernière saison de François Rouan à Hautefort. Cinq peintures monumentales (Chambre Siena I à V) sont présentées.
Publication de la monographie Ô saisons, ô châteaux qui récapitule et reproduit l’ensemble des travaux réalisés pour Hautefort pendant trois ans, ainsi qu’un renvoi aux thèmes siennois qui courent à travers toute l’œuvre.

Lors de la rétrospective consacrée à Balthus, à Rome (Villa Médicis), est présenté le film De la ressemblance. C’est l’occasion pour François Rouan de revenir sur ses années romaines, et sur la place qu’y a tenu, que tient toujours dans sa vie, le travail, l’atelier et la personne de Balthus. Le texte écrit pour le film (réalisé, comme tout le travail sur l’image en mouvement depuis 2012, avec Maud Goulas-Collot) figure au catalogue.

Novembre: parution du premier numéro de la revue Objet aux éditions cadastre8zéro, qui contient un long entretien avec François Rouan par Philippe Béra et Juan Pablo Lucchelli.

Décembre: parution aux éditions Territoires de « L’église de Bonaguil, les vitraux roses à l’or de François Rouan », ouvrage consacré à l’ensemble des vitraux installés au printemps précédent dans l’église restaurée. Textes de Gérard Dupoirier et Alfred Pacquement.

— 2016 —
Au Fresnoy-Studio des Arts contemporains (Tourcoing), participation à l’exposition collective «Drôles de trames» (exposition de toiles et projection du film Trotteuses).

Accrochage de douze toiles récentes et présentation du film Quand l’un s’empêche, l’autre s’ennuie à Paris, Tajan Artstudio.

Mise au point de l’oculus destiné à l’église de l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois dans l’Oise (posé en décembre).

— 2017 —
Parution de Dire ou ne pas dire aux éditions cadastre8zéro, une suite de fragments autobiographiques.

Le musée Fabre à Montpellier présente : « François Rouan, Tressages, 1966-2016 ». Le film Objet Tressage accompagne cette rétrospective.

— 2018 —
À l’occasion d’une rencontre sur le thème «Lacan et l’amour», l’American Gallery, la galerie franco-américaine de Marseille expose des tressages photographiques : «Tressages sur le Chemin d’Encre».
Autour de cette rencontre, le théâtre de la Criée organise une soirée «Lacan à minuit, Psychanalyse et Amour», avec Philippe Béra, Hervé Castanet, Macha Makéieff, François Regnault, François Rouan. Sont projetés Il n’y a pas de rapport et De la ressemblance.

Exposition de peintures et dessins au palais de Compiègne, accompagnée d’une présentation de tressages photographiques, gravures, ainsi que d’un Monumentum, installation de voiles imprimés sur organza recouvrant des tirages sur diasec. Le film L’Envers des corps est réalisé et projeté à cette occasion. (Voir le catalogue de l’exposition à cette page.)
Conjointement à cette exposition se tenait : «François Rouan et le vitrail» dans l’espace Saint-Pierre des Minimes de cette même ville. Plusieurs tableaux y étaient présentés, dont des Tambours à fente, ainsi que des reproductions de vitraux, et l’étude pour l’Oculus de l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois. Un petit film sur la réalisation de cet Oculus a été réalisé et projeté à cette occasion.

Un Tressage sans titre de 1971 (donation Cordier 1989) est présenté lors de l’exposition «La Méditerranée et l’art moderne, Collections du Centre Pompidou», à Rabat, au Musée Mohammed VI.

Lors de l’exposition «Des mondes dessinés» à la Frac Picardie à Amiens, les dessins de François Rouan de la collection sont accrochés.

«Le vitrail contemporain, une proposition faite à la lumière» au Couvent de La Tourette (Éveux) présente des études pour les vitraux de Nevers.

Un tressage est montré lors de l’exposition «Un autre œil, d’Apollinaire à aujourd’hui» à Dunkerque. (Exposition qui sera ensuite montrée à Issoudun, puis aux Sables d’Olonne).

L’Association Lacanienne Internationale organise une journée avec François Rouan, sous le thème «Qu’est-ce qui fait tableau ?» sous la direction d’Esther Tellermann. (Participants : Marc Darmon (psychiatre, psychanalyste), Charles Melman (psychiatre, psychanalyste), Esther Tellermann (écrivain, psychanalyste).
Deux films, en cours de travail sont projetés : L’envers du décor (pour l’exposition de Compiègne) et Il n’y a pas de rapport.

— 2019 —

La galerie Guttklein Fine Art à Paris, présente «François Rouan Travaux sur papier 1965-2014». Le catalogue reprend des extraits de textes d’Hubert Damisch, Jean-Clet Martin et François Rouan.

La galerie Ditesheim & Maffei Fine Art représente François Rouan lors de plusieurs salons tout au long de l’année : «Art Genève», «Salon du Dessin» à Paris, «Art Brussels».

François Rouan participe à la Nuit Blanche de Paris, avec la projection du film «Quand l’un s’empêche, l’autre s’ennuie», repris et modifié récemment en hommage à Rainer Werner Fassbinder, suivie d’une conversation avec Hervé Castanet.

À l’atelier, un travail pour la chapelle du château de Hautefort est entrepris : des vitraux et un tableau viendront compléter le grand portail installé cinq ans auparavant.

Publication de François Rouan, Photographies. Cet ouvrage est composé d’un travail photographique réalisé par François Rouan sur plus de vingt ans et d’un journal d’atelier tenu entre 2012 et 2018.

— 2020 —

Les vitraux pour la chapelle du château de Hautefort sont installés.

Participation à l’exposition collective «Vitraux d’artistes» à l’abbaye de Fontevraux.